Les balades patrimoniales

Les balades patrimoniales sont un processus d'application sur le terrain des principes de la Convention – cadre du Conseil de l'Europe sur la valeur du patrimoine culturel pour la société, dite Convention de Faro en 2005.
« Les Parties s'engagent à encourager chacun à participer au processus d’identification, d’étude, d’interprétation, de protection, de conservation et de présentation du patrimoine culturel ».

Paternité
Le processus « ballades patrimoniales » est tiré de l’expérience marseillaise de la mission européenne de patrimoine intégré depuis 1995 sur les 15ème et 16ème arrondissements (et qui a notamment aboutie à la mise en place du projet coopératif Hôtel du Nord). Il a été codifié, présenté et expérimenté comme suit afin d'en assurer la libre diffusion.

Cadre théorique 
Cadre théorique général : La Convention-cadre pour la valeur du patrimoine culturel pour la société a été adoptée le 27 octobre 2005 à Faro (Portugal). L'approche de la Convention est innovante dans le sens où elle ne part pas de l'objet à protéger − le patrimoine − mais du sujet bénéficiaire, à savoir toute personne « seule ou en commun ». Elle induit par conséquent les responsabilités individuelles et collectives envers ce patrimoine.La Convention préconise de renforcer la participation du public au processus de valorisation du patrimoine et rappelle l'importance du débat public dans la fixation des priorités nationales en matière de patrimoine culturel et de son utilisation durable.

Méthodologie 
Premier temps - découverte théorique 
▪ Rencontrer des personnes expertes avec qui faire une première reconnaissance du thème et de la balade patrimoniale (aller faire un tour sur le terrain).

▪ Comprendre les priorités liées au thème.

▪ Rechercher et documenter le sujet.

Second temps - découverte sensible 
▪ Faire seul la découverte sensible du parcours et identifier les lieux où il y a des sensations, des significations ou de l’imprévu.

▪ Identifier et aller là où c’est fermé, interdit, caché.

▪ Demander aux habitants et usagers du lieu des informations sur le site, de le faire visiter, de le présenter.

▪ Identifier trois ou quatre « postes clefs » (priorités identifiées, témoins).

Ici se construit la dimension plaisir de la ballade, son contenu et son rythme. Les témoins sont des personnes ou bien des images, des lieux, des sons ou encore des passages.

Troisième temps - déconstruire 
▪ Confronter les priorités retenues avec le point de vue des personnes qui vivent là : usagers, responsables, habitants.

▪ Identifier ce qui est important pour eux et ce qui a été retenu comme important au niveau théorique.

Ce temps sert à construire, déconstruire et reconstruire la ballade pour qu’elle soit la plus intégrée possible. Il sert également à identifier les personnes qui pourront intervenir durant la ballade (sur une rencontre ou une partie de la ballade), pas sur toute la ballade car ce n’est pas une visite guidée.

Quatrième temps - dérouler 
▪ Identifier un thème prioritaire pour la ballade (faire le tri et identifier un sujet unique, tout ne peut pas être traité sur une seule ballade).

▪ Clarifier le public cible et le nombre de participants (habitants, tout public, école, etc.).

▪ Tracer le parcours en identifiant les postes clefs, les intervenants, la mise en œuvre (durée, passage, autorisations). Pour les intervenants ne pas chercher des spécialistes, des experts du patrimoine mais ceux qui font vivre le patrimoine et le vivent au quotidien : habitants, entrepreneurs, retraités, etc.

▪ Préparer le contenu des interventions avec chacun. Le temps maximum des visites ou des entretiens est de 10 minutes. Ce n’est pas un exposé mais une rencontre d’un lieu ou d’une personne.

▪ Prévoir un temps informel à la fin de la ballade où inviter les promeneurs et les intervenants : apéritifs, repas, etc.

Cinquième temps - organisation 
▪ Préparer quelques illustrations des « postes clefs » identifiés : plan des lieux, photographie des habitants, iconographies, etc.

▪ Préparer : chronométrer au réel, la durée du parcours, de chaque arrêt. Le choix du point de départ est très important comme premier signal pour les participants.

▪ Identifier un contact pour des retours éventuels des participants (adresse mail).

▪ Préparer les modes de communication.

Sixième temps - inscription dans la durée 
▪ Prévoir l’enregistrement des témoignages (vidéo, sonores, écrits), recueillir et classer les données et le matériel récolté (photos, images, plan).

▪ Valoriser ces connaissances sur des supports médiatiques comme Google Earth (tracé du parcours), Wikipédia (mise en ligne des informations) ou sous forme de publications (livre, cd, articles de presse, site internet).

Journées européennes du patrimoine. 
Les Journées européennes du patrimoine permettent d'inscrire ces ballades dans un cadre européen et de leur donner le maximum de visibilité.

Exemples de réalisation. 
▪ Venise 2008 : "La reconversion industrielle de la Giudecca" : 15 participants, 11 témoins, 3h30.

▪ Marseille 2008 : "Le vallon des Carmes", 400 visiteurs, 40 structures associées, 4e édition, 4h00.

Alterità

▪ Hôtel du Nord

instantané de quartiers


En 2011 dans la perspective des Journées Européennes du Patrimoine et sous l'impulsion de Christine Breton nous avons marché sur les pas de l'évêque Mazenod. Avec ce genre de balade nous échangeons des histoires sur nos quartiers et nous soulignons leurs qualités patrimoniales. C'est une approche active et sensible à l'initiative des uns et des autres qui nous permet de partager une motivation commune.